- ragot
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• 1655; « cochon de lait » 1392; du rad. expressif rag-; cf. bas lat. ragere → raire♦ Vén. Jeune sanglier mâle âgé de plus de deux ans et de moins de trois ans. ragot 2. ragot [ rago ] n. m.• 1767; de ragoter « grogner comme un sanglier » → 1. ragot♦ Fam. Bavardage, propos malveillant. ⇒ 1. cancan, commérage. Le café Faidherbe bruissant « de cent médisances, ragots et calomnies » (Céline).Synonymes :- cancan- potin (familier)- racontar (familier)● ragot nom masculin (bas latin ragire, grogner) Sanglier ayant deux ans accomplis et qui ne vit plus en compagnie.ragotn. m. Fam. (Souvent au Plur.) Commérage malveillant.I.⇒RAGOT1, -OTE, adj. et subst.A. — Subst. masc., CHASSE. Sanglier mâle ayant entre deux et trois ans et ne vivant plus en compagnie. J'ai vu dans le chemin passer un sanglier. (...) Un ragot; il avait des défenses À découdre dix chiens (DUMAS père, Charles VII, 1831, IV, 1, p. 284).B. — P. anal. (de forme), adj. et subst.1. Fam., vieilli. (Personne) qui est petite et grosse. Jean adorait le contraste d'un jeune corps dru, mal équarri et d'un séraphique visage qui faisait dire aux dames que Noémi d'Artiailh était jolie comme un tableau. Vierge de Raphaël qui eût été ragote (MAURIAC, Baiser Lépreux, 1922, p. 157). Ils virent un âne chargé d'un sac (...). Suivait un bonhomme, un ragot, aux épaules en boule (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 209).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Homon. et homogr. ragot2. Adj. ds Ac. dep. 1694 (fém. -otte ds Ac. 1694-1762, -ote dep. 1798); subst. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. 1. 1392 « cochon de lait » (Bail, AN MM 31, f ° 160 v ° ds GDF. Compl.); 2. 1655 « sanglier qui a quitté les compagnies, mais qui n'a pas encore trois ans » (SALNOVE, Venerie, p. 290 ds LA CURNE). B. 1. 1609 adj. « court et gros » (A. DU BREUIL, Muses Gaillardes, f ° 105 v ° ds GDF. Compl.); 1660 subst. (SCARRON d'apr. RICHARDSON); 2. 1660 subst. « mauvais cheval » (OUDIN Fr.-esp.); 1688 adj. cheval ragot « cheval qui a la taille ramassée » (RICH. t. 2). Dér. du rad. onomat. rag- (v. ragoter); suff. -ot.
DÉR. Ragotin, adj. masc. et subst. masc., vieilli. (Homme) petit, contrefait et ridicule. M. de Funchal (...) est ragotin, agité, grimacier, vert comme un singe du Brésil (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 417). — []. — 1re attest. 1834 (BOISTE); de ragot1, suff. -in.
BBG. — LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 155-157.II.⇒RAGOT2, subst. masc.Le plus souvent au plur. Racontar, bavardage généralement malveillant. Synon. cancans, médisances. Écouter, rapporter des ragots; ragots et cancans, ragots et calomnies. C'est la comtesse Dalburg qui est venue me faire ce ragot. J'étais sûre qu'il ne pouvait y avoir un mot de vrai là dedans (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 121). Il protestait, criait, s'échauffait. Allait-on croire des ragots et des commérages! (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 151).— Ragot(s) + déterminatif (de + subst.; parfois adj.) qui en indique l'auteur. Ragots de domestique; ragots de journaux, d'office. J'étais le clou de la ville et de la journée, la source où s'alimenteraient les ragots citadins (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 21).— Ragots sur + subst. qui en indique l'objet. Tous vos ragots sur Mme M[athieu de Montmorency] sont vrais, mais à moitié (CHATEAUBR., Corresp., t. 3, 1822, pp. 376-377).Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. ragot1. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1767 (CARACCIOLI, Lettres récréatives et morales, t. IV, p. 198 ds LITTRÉ). Déverbal de ragoter. On rencontre également la forme fém. ragote « reproche offensant » (1409, Arch. JJ 164, pièce 150 ds GDF.).
STAT. — Ragot1 et 2. Fréq. abs. littér.:93.1. ragot, ote [ʀago, ɔt] n. m. et adj.ÉTYM. 1665; au sens de « cochon de lait » en 1392; selon Wartburg, d'un rad. onomatopéique rag-, bas lat. ragire « pousser des cris, braire, grogner, etc. »; selon P. Guiraud, dér. du lat. radere « retrancher », par l'idée de « chose rognée, émoussée ».❖———I (1665). Jeune sanglier mâle âgé de plus de deux ans et de moins de trois ans, qui ne vit plus avec les bêtes de compagnie (5.). — REM. En parlant d'une femelle, on dit laie ragotée.———II (1680). Par anal. de forme.1 Vx, fam. Personne petite, courte et grosse. || Un petit ragot. ⇒ Ragotin (vx). — Au fém. || Une ragot. — Adj. || Un homme ragot. || Une femme ragote. ⇒ Boulot (mod.).0 (…) le contraste d'un jeune corps dru, mal équarri et d'un séraphique visage qui faisait dire aux dames que Noémi d'Artiailh était jolie comme un tableau. Vierge de Raphaël qui eût été ragote (…)F. Mauriac, le Baiser au lépreux, II, éd. L. de Poche, p. 32.2 Manège. Cheval de taille ramassée et à cou très court. — Adj. || Une jument ragote.❖DÉR. Ragotin. V. aussi 2. Ragot.————————2. ragot [ʀago] n. m.ÉTYM. 1800, ragote, n. f.; « reproche insultant », XVe; « reproche », 1409; de ragoter « grogner comme un porc, un sanglier », d'où « quereller ». → 1. Ragot.❖♦ Bavardage, racontar (généralement malveillant). ⇒ Cancan, médisance. — REM. Le mot s'emploie rarement au singulier. — Faire des ragots (→ Loyer, cit. 3). || Démentir des ragots (→ Galant, cit. 13). || Les ragots qui courent sur son compte. || Des ragots d'office (cit. 10).0 Le café Faidherbe (…) bruissant vers l'heure du crépuscule de cent médisances, ragots et calomnies (…)Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 135.❖DÉR. Ragoter.
Encyclopédie Universelle. 2012.